Spéléologie dans les Windgallen

COMPTE-RENDU DE LA SEMAINE D'EXPLORATIONS PASSEE AUX WINDGALLEN, AOUT 2012W języku polskim, to jest lepsze!
Samedi 25 et dimanche 26 août :Ce samedi, nous nous sommes d’abord donnés rendez-vous à la douane de Bâle, à 8 heures.Sont présents Christine, Paul et Martin Kern, Michel Spenlé, Dominique et Olivier Courtois. Après un peu moins de deux heures de route, nous voici devant la base héliport d’Héligothard. Adam ne devrait plus tarder, il est redescendu ce matin même du massif, avec à bord de sa voiture près de 350 kilos de matériel appartenant à l’équipe Polonaise. Ajouté à notre matériel, ce ne sont pas moins de 600 kilos qui vont prendre la voie des airs.Vers midi, nous sommes au départ de la marche, en haut de la télécabine de Golzernsee.Vers 14 heures, nous sommes enfin devant « notre bergerie », où nous apercevons l’équipe Polonaise, là depuis la veille.Mais le brouillard lui aussi est présent, et nous apprenons que l’hélicoptère ne pourra pas décoller avant lundi matin ! C’est donc en short et tee-shirt, sans duvet ni tente, que nous devrons patienter.Le dimanche, nous profitons d’un ciel dégagé pour réaliser une déviation de la rivière se jetant dans la « Trombe à eau », permettant ainsi une explo moins périlleuse.Une nouvelle perte s’est ouverte près de notre camp et là aussi nous dévions le ruisseau pour en nettoyer l’entrée.L’après-midi, les Polonais ont décidé de faire un peu le tour du propriétaire en reconnaissant quelques entrées du karst, dans la zone A et B. Nous montons avec eux et repérons quelques nouvelles entrées situées dans le secteur du B1, le plus haut gouffre connu.
Lundi 27 :Toc toc toc ! Il est 7 heures, l’hélico sera là dans 15 minutes ! Pas le temps de boire un café, on s’habille et on se jette dans la pente pour rejoindre l’aire d’atterrissage située près de notre prochain bivouac ! Un bruit sourd, une tache dans le ciel, et voici notre barda posé au millimètre près sur zone. C’est avec des cris de joie que nous déballons ce gros colis ! 20 minutes nous séparent de la Windgallen Hutte et c’est avec 100 kilos de conserves et autre nourriture que nous nous égrainons le long de la pente pour restituer ce lot à Anina. Le lait a un peu souffert sur les blocs de granite…Nous redescendons rapidement et commençons à organiser notre vie de camp, coins cuisine, table, chaises, matériel d’exploration…Vers 14 heures, Michel, Martin, Charles, Dom et Olivier retrouvent la Méga-perte, afin de descendre le puits aperçu l’an passé, au dessus du réseau actif. Après une traversée au-dessus du puits du Lac, Dom, Michel et Martin topographient un court méandre qui débouche sur un beau puits arrosé haut d’une vingtaine de mètres que Charles et Olivier équipent. De belles dimensions, celui-ci se termine sur un siphon alluvionnaire et infranchissable. Près du fractionnement, se trouve un départ de galerie malheureusement là aussi sans suite.Retour surface à 16 h 15.
Mardi 28 août :Objectif des Alsaciens, le fond ! En moins de 2 heures, nous y sommes ! La rivière coule bien, et ceux qui n’ont pas de Texer essaient de s’abriter sous une survie ! Nous traversons ainsi le bas du P68 et nous trouvons dans une galerie faille au fort pendage. Le courant et le sol glissant en rendent la descente un peu périlleuse…Après deux aller-retour, je ne retrouve pas cette fichue galerie parcourue l’an passé !Finalement, il faudra réaliser une escalade de près de 10 mètres pour déboucher sur ce saint Graal ! A mon souvenir, elle ne se trouvait qu’à 3 mètres de haut… mais y’avait beaucoup d’eau et je ne voyais pas le sol… étant arrivé là en opposition.Ce n’est pas grave, nous parcourons cette faille galerie sur une centaine de mètres, jusqu’à un bel élargissement. Une marmite se déverse par une lucarne en paroi de gauche, au bas d’un ressaut de 3 mètres… En face, la faille poursuit son chemin toujours accompagné d’un bon courant d’air. Au bas du ressaut, deux nouvelles lucarnes débouchent sur un puits de 18 mètres de profondeur, 2,5 mètres par 35 de largeur !Seul Charles y est descendu, sous l’œil de Martin. Traces de mise-en-charge sur une dizaine de mètres, mais arrivée d’une galerie en hauteur sur la gauche et départ par une autre sur la droite. Courant d’air et bruit de grosse rivière !Pendant ce temps, avec Michel (Olivier), nous levons la topographie jusqu’au P68.Retour surface vers 14 heures.
Mercredi 29 août :Journée consacrée à la perte de la Méga-Trémie.Durant la matinée, nous avons fait deux équipes, avec d’un côté Martin et Charles essayant de trouver une nouvelle entrée (courant d’air), et de l’autre, Michel et Olivier pour rouvrir la perte, qui a reçu durant l’intersaison quelques tonnes de cailloux de belles tailles ! Nous y montons des murs tout autour, dégageons l’entrée, purgeons le cône d’éboulis.L’après-midi, Charles et Martin poursuivent leur travail pendant que Michel et Olivier commencent les relevés topographiques des lieux. Michel s’acharne sur l’étroiture à l’entrée du méandre vers -60, pendant que j’erre dans la faille au-dessus de lui, suivant le courant d’air… Mais la faille ne me laisse pas passer. Il est tout de même possible d’y monter sur plus de 30 mètres, et je ne suis pas encore en haut.Au départ de la grande galerie, un actif se perd dans un dédale chaotique trop menaçant mais non sans suite… Ca passerait même… Le courant d’air aussi.Vers 17h15, nous quittons le burin pour la surface.Pendant ce temps, Paul, Christine et Dominique sont allés voir la fermière…
Jeudi 30 août : Après-midi découverte de la Méga-perte pour Anina !Jean-Pierre nous a rejoint hier soir, et c’est en compagnie de Martin, Charles, Michel et Olivier qu’Anina va découvrir ce qu’est réellement la Méga-perte ! Elle se débrouille haut la main et les descentes en rappel ne posent aucune difficulté. On voit bien que ce n’est pas sa première descente sur corde ! Nous atteignons très rapidement la Trombe à eau, terminus de cette descente inoubliable. Charles fera de nombreuses photos avant de remonter vers la lumière. Dehors, il pleut toujours.Dom, quant à elle, prend le chemin du retour, elle a une réunion de reprise à son travail.De retour de la Windgallen Hütte, Gérald qui doit nous rejoindre n’est toujours pas là !Il a pris un peu de retard et ne trouve pas le camp… Je le retrouve vers 22 heures, devant la Hütte, et le conduit à la bergerie.Nous passerons une excellente soirée à tourner autour de la table bien bancale, à tester d’étranges jeux (spaghettis) d’origine Polonaise…Vers 1h30, nous rejoignons nos différents lieux de couchage.
Vendredi 31 : Au début, il y avait la pluie, ensuite, il y a eu la neige. Départ de 4 Polonais, (dont Adam qui nous a rejoint le matin même mais ne peut rester) ! Départ aussi quoi qu’imprévu de Jean-Pierre et de Charles qui n’ont pas su résister au climat estival de la Windgälle.Avec Gérald, nous passons la matinée à nous construire un dortoir, 1er étage de notre bergerie.Nous montons ensuite savourer l’hospitalité d’Anina, de Philippe et de leur équipe. On nous offre même le repas !Nous redescendons à la tombée de la nuit, les pieds dans 15 cm de neige fraîche et glissante, pour rallier notre camp de base.
Samedi 1 Septembre : La Méga-perte va faire ses adieux à Gérald et Olivier.Réveil à 6 heures. 35 centimètres de neige. Nous sommes à l’entrée de la Méga-perte ! Le réseau fossile coule, les puits sont parcourus par de petits filets d’eau ! Nous ne pourrons pas aller au fond cette fois-ci. Un peu humide, nous déséquipons le puits de 68 mètres en laissant la corde et les mousquetons au sommet de celui-ci, et en laissant les plaquettes d’amarrage sur les spits. De retour à 13h30, après une séance photo, nous nous affairons au rangement de la bergerie, au conditionnement du matériel qui restera là-haut, à la fermeture des portes et fenêtre, à l’effacement des nombreuses traces de notre passage… Les derniers Polonais quittent les lieux vers 17 heures. Nous montons ensuite déposer le matériel qui redescendra par voie aérienne à la Windgallen Hütte, lourdement chargés… Une nouvelle fois, Anina nous offre la boisson, puis nous redescendons rapidement vers la bergerie terminer nos sacs. C’est très lourdement chargés, avec 4 poubelles surmontant nos sacs, que nous entamons la descente glissante vers 19 heures 15.Nous arrivons à la benne à 20 h 52 ! La dernière descente est à 21h ! Ouf !
Fin de la semaine d’explo et de surprises aux vents hurlants.
Olivier

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