Spéléologie sur SulawesiIndonésie

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TAGEMBE
Développement : 382 mètres
La grotte de Tagembe offre un regard majeur sur l’activité hydrogéologique souterrain de ce secteur de Sawidago. L’accès en est rendu possible grâce à l’effondrement d’une voûte à l’endroit le plus favorable (faible épaisseur jusqu’à la surface). Le puits d’effondrement crève le plafond de la galerie où une rivière au débit prometteur rugit dans de petits rapides. L’entrée se situe au fond d’un talweg. Les écoulements temporaires de surface ont participé activement à l’affaissement de cette même voûte. Après quelques relevés, il paraîtrait que cet écoulement aurait formé une petite entrée contre la paroi Sud de la cavité.
Description :
En pénétrant dans ce collecteur, on peut très facilement observer le pendage. Il se dirige vers le Sud avec une pente de 10°. La galerie est de section rectangulaire, et une banquette calcitée avance vers la rivière. La rivière, qui a su sculpter ce superbe lit, doit quelques fois canaliset un débit impressionnant. Un énorme dôme de caalcite obture partiellement le conduit. Le cours d’eau difflue en deux branches. La principale, contourne le dôme, avec les deux tirs du débit. La seconde, quant à elle, a srcreusé un étroit chenal impénétrable. En faisant le tours du dôme, nous avons une première fois constaté la réapparition du griffon, disparu en amont. Après une observation approfondie, nous trouvons un petit passage débouchant sur un cours d’eau. La moitié de la perte aval s’écoule par ici, en s’enfonçant dans le pendage. Phénomène rarement observable dans une galerie exondée.La physionomie type de la caavité change du tout au tout en effectuant une légère courbe vers l’Ouest. La rivière dévale dans un canyon miniature. Les parois, marbre gris veiné de blanc, sont déchiquetées, et la largeur du conduit ne dépasse pas le mètre. Toute l’eau s’engouffre dans le passage du Mitigeur, un trou de 60 centimètres de diamètre. Nous verrons quelles circonstances ont pu favoriser un tel phénomène dans quelques lignes. Nous avons observé certaines réticences à s’immiscer au sein de cet obstacle. Le bec daans l’eau, nous sommes à présent dans une marmite, sous un laminoir. La revanche d’air est de 15 cm, et il a fallu soustraire quelques stalactites pour en permettre le passage. Une vingtaine de mètres plus loin, nous ressortons de cette voûte-mouillante, dans une galerie aux dimensions plus humaines.(1 mètre de large pour 3 de haut). Elle est de forme méandriforme. Après quelques virages, un affluent sourd en rive gauche (5l/s), puis un second (15l/s). Pour ces deux écoulements, il s’agit très certainement de la restitution des eaux perdues plus en amont. Cependant, ceux-ci n’ont pu être remonté, ils exsurgent d’entre les blocs d’une petite trémie. Nous sommes certainement très proche de la surface comme semble l’idiquer la présence de feuilles.  La galerie suit ensuite une belle fissure et débouche dans une grande salle. Nous sommes surpris par une concentration importante de chauves-souris, en dépit des laminoir et du passage du Mitigeur. La galerie bifurque sur la gauche à deux reprises. Quelques marmites et une petite chute d’eau de 1 mètre, dans les blocs, terminent malheureusement notre incursion.
Le boyau des usurpateurs :
Lors de la topographie, nous n’avions pu éviter de visiter un conduit supérieur de 1 mètre de large pour 2 de haut. Nous avions  établie que cette galerie se terminait sur un joli lac. Les chauves-souris présentes derrière les voûtes-mouillantes, nous demandaient d’insister. Des banquettes calcitées autour du lac, permettent le passage à quatre pattes, pour trouver, caché sur la gauche, le boyau des usurpateurs. Très certainement, il s’agit là, du passage originel que Tagembe a désormais oublié. D’imposants concrétionements obturent en partie le passage. Il débouche dans un renfoncement d’une salle, dans la rivière de Tagembe. Il suffit de désescalader quelques dômes de calcite pour rejoindre le torrent.
L’amont :
Il semblait très prometteur et pourtant. La galerie est ici une énorme conduite forcée, de 10 mètres de diamètre. Quand celle-ci a buté contre une faille Est/Ouest, la rivière a décrit une équerre presque parfaite, en se dirigeant vers l’aval.- À son extrême amont, la rivière sourd sous une grande dalle et n’offre pas un passage suffisamment large. Quelques blocs en défendent l’accès. Cependant, il est difficile de constater un quelconque changement de la nature du terrain.- Un balcon calcité, au-dessus de la dernière salle, livre accès à une courte galerie en conduite forcée, de 2 mètres de diamètre. À son extrémité, elle se transforme en un boyau peu engageant.

Hydrogéologie :
Le bassin versant est très difficilement cernable à l’Est, mais au vue des niveaux d’eau de la rivière de Katoda et d’Ankole, il est possible que celles-ci se joignent à la grotte de Sawiday pour former le collecteur de Tagembe. Je le délimiterais à l’Est par la rivière d’Ankole.Au Sud, par une faille Sud-ouest/Nord-est, et au Nord, par les montagnes qui dominent le secteur de Tana Moëncu.Ce bassin versant représente une superficie d’environ 8 km2. L’entrée de Tagembe, absorbe un ruisseau lors des crues, donc de façon temporaire. C’est une rivière souterraine qui laisse présager des crues assez violentes vu l’ampleur du travail d’érosion.
Vie Animale :
Uniquement quelques chauves-souris post voûtes-mouillantes, et leurs compagnons, les criquets.
Remarques :
Il y a quelques phénomènes curieux : C’est une réplique du premier terminus amont de la grotte de Sawiday. Une voûte-mouillante trop basse, au-dessus de laquelle se développe une courte galerie fossile. La voûte-mouillante laisse quelques espoirs lorsque l’on connaît les résultats obtenus par une courte désobstruction dans la rivière de Sawiday.Il est dommage que nous n’ayons pu relever les altitudes respectives de Sawiday et de Tagembe. Elles nous auraient permis de certifier leur appartenance à un même réseau.En comparant les différents débits, nous prouvons qu’entre ces deux cavités, qui je le rappelle ne sont distantes que de 100 mètres, il y a forcément un collecteur supplémentaire qui vient se greffer sur Sawiday avant de confluer avec Tagembe.

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